Le harcèlement moral et sexuel est un fléau qui sévit dans de nombreux domaines de la vie quotidienne, et notamment dans le monde professionnel. Face à ces situations, il est essentiel de savoir comment réagir et quelles démarches entreprendre pour protéger ses droits. Cet article vous guidera pas à pas dans cette procédure délicate, en vous fournissant toutes les informations nécessaires pour porter plainte et obtenir réparation.
Définitions du harcèlement moral et sexuel
La loi définit le harcèlement moral comme des agissements répétés ayant pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail susceptible de porter atteinte aux droits et à la dignité du salarié, d’altérer sa santé physique ou mentale, ou de compromettre son avenir professionnel. Ces agissements peuvent prendre différentes formes : humiliations, critiques injustifiées, isolement, surcharge de travail, etc.
Le harcèlement sexuel est quant à lui caractérisé par des propos ou comportements à connotation sexuelle, imposés de manière répétée à une personne contre son gré. Il peut s’agir d’avances insistantes, de gestes déplacés, mais aussi de remarques dégradantes sur l’apparence physique ou la vie privée. Le harcèlement sexuel englobe également le chantage exercé par un supérieur hiérarchique qui conditionne l’obtention d’un avantage professionnel à l’acceptation d’une relation de nature sexuelle.
Les étapes pour porter plainte
Si vous êtes victime de harcèlement moral ou sexuel, il est essentiel d’agir rapidement et de ne pas rester isolé. Voici les différentes étapes à suivre pour porter plainte :
- Recueillir des preuves : il est important de rassembler un maximum d’éléments attestant du harcèlement (emails, témoignages, enregistrements audio, etc.). N’hésitez pas à solliciter l’aide de vos collègues ou d’autres personnes susceptibles de témoigner en votre faveur.
- En parler à votre supérieur hiérarchique : si vous vous sentez en confiance, informez votre responsable du harcèlement dont vous êtes victime. Il a l’obligation de prendre des mesures pour faire cesser ces agissements et protéger votre santé au travail.
- Saisir les représentants du personnel : les délégués du personnel et le comité social et économique (CSE) ont également pour mission d’intervenir en cas de harcèlement. Ils peuvent notamment accompagner la victime dans ses démarches et alerter l’employeur.
- Informer l’employeur : si aucune solution n’a été trouvée en interne, il convient d’adresser un courrier recommandé avec accusé de réception à votre employeur pour lui signaler officiellement les faits de harcèlement. Celui-ci a l’obligation de diligenter une enquête et de prendre les mesures nécessaires pour mettre fin à la situation.
- Porter plainte auprès des autorités : si l’employeur ne réagit pas ou si les agissements perdurent, vous pouvez déposer une plainte auprès de la police ou de la gendarmerie. La procédure pénale permettra alors d’engager la responsabilité de l’auteur du harcèlement et éventuellement celle de l’employeur s’il n’a pas pris les mesures adéquates pour protéger ses salariés.
Les sanctions encourues
Le harcèlement moral et sexuel est sévèrement sanctionné par la loi. En effet, selon le Code pénal, leur auteur encourt une peine pouvant aller jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende. Ces peines peuvent être portées à trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende en cas de circonstances aggravantes (abus d’autorité, vulnérabilité de la victime, etc.).
Par ailleurs, le juge peut également ordonner des peines complémentaires telles que l’interdiction d’exercer certaines activités professionnelles ou la confiscation des biens ayant servi à commettre le harcèlement.
Les recours possibles pour obtenir réparation
Si vous êtes victime de harcèlement moral ou sexuel, vous disposez de plusieurs voies de recours pour obtenir réparation :
- La procédure prud’homale : vous pouvez saisir le conseil de prud’hommes pour demander la résiliation judiciaire de votre contrat de travail aux torts de l’employeur, ainsi que des dommages et intérêts en réparation du préjudice subi. Cette action doit être engagée dans un délai de deux ans à compter des faits ou de leur révélation.
- La procédure civile : si le harcèlement est commis par un collègue ou un supérieur hiérarchique, vous pouvez également engager sa responsabilité civile devant les tribunaux civils pour obtenir indemnisation. Le délai pour agir est de cinq ans à compter des faits.
- La procédure pénale : comme évoqué précédemment, porter plainte auprès des autorités permet d’engager la responsabilité pénale du harceleur et éventuellement celle de l’employeur. La victime peut se constituer partie civile et demander des dommages et intérêts en réparation du préjudice subi. Le délai pour porter plainte est de six ans à compter des faits.
Il est vivement recommandé de faire appel à un avocat spécialisé en droit du travail pour vous accompagner dans ces démarches et défendre au mieux vos intérêts.
Ainsi, si vous êtes victime de harcèlement moral ou sexuel, sachez que la loi vous protège et que vous disposez de nombreux recours pour faire valoir vos droits. N’hésitez pas à vous entourer de professionnels compétents pour vous épauler dans cette épreuve et obtenir gain de cause.