La dévolution successorale est une étape importante dans la vie d’une famille. Elle peut parfois être source de conflits et engendrer des coûts importants, notamment lorsqu’il est nécessaire de faire appel à un notaire. Cependant, il existe des solutions pour réaliser une dévolution successorale sans notaire, tout en respectant les règles légales en vigueur. Dans cet article, nous allons vous expliquer comment procéder et quelles sont les conditions à remplir pour mener à bien cette démarche.
Les conditions pour une dévolution successorale sans notaire
Tout d’abord, il est important de préciser que la dévolution successorale sans notaire n’est possible que dans certaines situations spécifiques. En effet, la loi prévoit que le recours au notaire est obligatoire dès lors que le patrimoine du défunt comprend des biens immobiliers ou des droits réels immobiliers (usufruit, nue-propriété…).
En revanche, si le patrimoine du défunt ne comporte aucun bien immobilier et que sa valeur totale n’excède pas un certain seuil (actuellement fixé à 50 000 euros), il est possible de réaliser une dévolution successorale sans notaire. Pour cela, plusieurs conditions doivent être réunies :
- Tous les héritiers doivent être majeurs et capables juridiquement ;
- Aucun testament ne doit avoir été rédigé par le défunt ou, s’il en existe un, il doit être compatible avec une dévolution sans notaire ;
- Les héritiers doivent être d’accord sur la répartition des biens et sur le règlement de la succession.
La déclaration de succession
Pour réaliser une dévolution successorale sans notaire, les héritiers doivent tout d’abord effectuer une déclaration de succession auprès du service des impôts. Cette démarche permet à l’administration fiscale de vérifier que les conditions pour procéder sans notaire sont bien remplies et de calculer les droits de succession éventuellement dus. La déclaration doit être déposée dans les 6 mois suivant le décès (12 mois en cas de décès à l’étranger).
Dans cette déclaration, il convient d’indiquer :
- L’état civil complet du défunt et des héritiers ;
- Le lien de parenté entre le défunt et les héritiers ;
- La liste exhaustive des biens composant la succession, avec leur valeur au jour du décès ;
- Les dettes éventuelles du défunt.
Une fois cette étape réalisée, les héritiers peuvent procéder à la répartition des biens entre eux, sans avoir besoin de l’intervention d’un notaire.
La répartition des biens et le partage amiable
Dans le cadre d’une dévolution successorale sans notaire, la répartition des biens se fait selon les règles légales prévues par le Code civil. En l’absence de testament, les héritiers sont réputés recueillir la succession en pleine propriété, à parts égales entre eux.
Le partage amiable est la solution privilégiée pour éviter les conflits et les frais liés à une procédure judiciaire. Les héritiers peuvent se mettre d’accord sur la répartition des biens en tenant compte de la valeur de chaque bien et des droits de chacun. Il est recommandé de formaliser cet accord par écrit, en rédigeant un acte de partage amiable signé par tous les héritiers.
Les précautions à prendre
La dévolution successorale sans notaire présente plusieurs avantages, notamment en termes d’économie de frais et de rapidité. Toutefois, il convient de rester vigilant et de prendre certaines précautions :
- Vérifier que toutes les conditions légales sont réunies pour procéder sans notaire ;
- Réaliser une estimation précise et réaliste des biens composant la succession ;
- Ne pas hésiter à solliciter l’aide d’un professionnel (avocat, expert-comptable…) pour vous accompagner dans cette démarche ;
- Conserver tous les documents relatifs à la succession (déclaration de succession, acte de partage amiable…) en cas de contestation ultérieure.
En respectant ces préconisations, il est possible de mener à bien une dévolution successorale sans notaire et ainsi faciliter le règlement d’une succession dans les meilleures conditions possibles.